Penser son projet de jardin, par où commencer ?

.Créer un jardin harmonieux et adapté à ses envies peut sembler une tâche intimidante, mais avec un peu de préparation et les bons conseils, ce projet est à la portée de tout le monde. Pour éviter les erreurs courantes et obtenir un espace extérieur à la fois esthétique et fonctionnel, il est essentiel de suivre quelques étapes clés. Que vous soyez passionné de plantes, en quête d’un havre de paix, ou à la recherche d'un lieu convivial pour vos proches, cet article vous guidera pour concevoir un jardin unique et bien pensé. 

 

1. Connaître le climat de son jardin : la clé du succès 

 

La première étape pour bien concevoir votre jardin est d’analyser les conditions naturelles de votre espace. Quel est le type de sol ? Quelle est l’exposition de chaque zone (plein soleil, mi-ombre, ombre) ? Y a-t-il des courants d’air forts ? Quels sont les écarts de température entre l’hiver et l’été ? Toutes ces informations seront déterminantes pour choisir les plantes qui s’épanouiront chez vous. Par exemple, un jardin sur la côte atlantique sera bien différent d’un jardin en Provence ou en montagne.

Critères à évaluer :

• Exposition : Identifier les zones de soleil, d'ombre et de mi-ombre.
• Vent : Les zones très exposées nécessitent des végétaux résistants au vent.
• Type de sol : Sol drainant, compact, sableux ou argileux ? Connaître son sol permet de savoir quelles plantes y seront adaptées.
• Température : Renseignez-vous sur les températures minimales en hiver.
• Pluviométrie : Déterminez si votre jardin subit de longues périodes sèches ou reçoit régulièrement des précipitations.

 

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2. Définir l’utilisation de son jardin : un espace à votre image

 

Un jardin doit avant tout correspondre à votre mode de vie et à vos besoins. Un espace de jeux pour les enfants, une terrasse pour recevoir vos amis ou encore un potager pour les cuisiniers aguerris : chaque jardin est unique et doit être pensé en fonction de ses utilisateurs. Prenez le temps de déterminer les activités que vous souhaitez y pratiquer.

Posez-vous les bonnes questions :

• Avez-vous besoin d’un espace de détente pour vous relaxer ?
• Souhaitez-vous recevoir régulièrement des invités en extérieur ?
• Envisagez-vous de cultiver vos propres légumes ?
• Avez-vous des animaux de compagnie qui auront besoin de leur propre espace ?
• Souhaitez-vous réserver un espace aux jeux des enfants?

 

 Définir l’utilisation du jardin vous aidera à anticiper les aménagements nécessaires et à éviter les erreurs de conception.

 

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3. Déterminer l’ambiance et le style : libérez votre créativité

Ici, on se fait plaisir ! À ce stade, il est temps de définir l’atmosphère que vous souhaitez donner à votre jardin. Vous rêvez d’un jardin méditerranéen avec des oliviers et de la lavande ? D’un espace zen inspiré des jardins japonais ? Ou peut-être d’un jardin champêtre avec des fleurs sauvages ? Vous choisirez toutes vos inspirations, les ambiances et les références visuelles que vous aimez afin de déterminer le ou les tons généraux du jardin. Une bonne vieille recherche pinterest peut être un bon début. Mon conseil en plus serait de partir d’aller chercher l’inspiration dans des paysages naturels. Regardez comment la végétation s'organise le long de côtes méditerranéennes. Observer les paysages du sud de la Californie. Prenez inspiration des bush australiens. Vous échapperez alors aux cahiers de tendances parfois trop stériles et cela vous garantira un jardin unique. 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4. Organiser les masses et définir les chemins : structurer l’espace

 

La structuration de l’espace est une étape cruciale. Pensez à la manière dont vous allez circuler dans le jardin. Évitez les tracés trop rectilignes qui risquent de rendre l’espace monotone. Privilégiez plutôt des chemins sinueux pour créer une sensation de profondeur et d’invitation à la découverte. Imaginez plusieurs parcours et zones distinctes pour varier les points de vue et rendre chaque coin du jardin unique.

 

5. Sélectionner les plantes : choisir avec soin pour un jardin vivant

Vous avez maintenant en main tous les critères nécessaires au choix des plantes! Voici quelques conseils simples afin d’avoir le jardin le plus dynamique et vivant possible.

 

Jouez avec les hauteurs, les différentes espèces, formes, couleurs, amusez vous!

• Jouez avec les hauteurs! Toutes les plantes n’ont pas les mêmes hauteurs une fois adulte. En faisant attention à cette caractéristique vous pourrez jouer avec les différents points de vue du jardin et parfois montrer ou cacher certaines plantes. Au Japon, on ce principe s'appelle le miegakure. C’est l’art de cacher et révéler. 
• Pensez aux différents angles de vue du jardin. Dans le même principe, gardez en tête qu’un jardin s’observe de plusieurs points de vue. Vous pourrez alors créer des patterns, des répétitions ou, ce que je préfère personnellement, créer du nouveau à chaque coin de votre jardin. 
• Attention à la densité de plantation. N'hésitez pas à consulter des sites spécialisés pour vous indiquer combien de plans planter afin d’avoir un beau massif garni. Selon les espèces, il vous faudra de 1 à 10 plan par m2. 
• Ne pensez pas qu’au printemps! Il y a un vieil adage qui dit qu’on reconnaît la qualité du jardinier à son jardin en hiver. Les jardineries classiques et les clients ont trop souvent tendance à se concentrer sur le printemps et oublier les autres saisons. Hors je trouve dommage de ne profiter d’un jardin que quelques mois seulement dans l’année. En cherchant un tout petit peu, vous trouverez des végétaux magnifiques en hiver, des floraisons hivernales ou des arbres caducs laissant apparaître une écorce exceptionnelle en hiver. On peut penser notamment au cognassier du Japon, L'Hamamelis, Lonicera fragrantissima, Acer palmatum Senkaki ou au Nandinas domestica. 
• Rapprochez vous de pépinières spécialisées. Les jardineries classiques font en choix en amont dans les catalogues de plantes. En rayons, vous n’avez donc accès qu’à un échantillon de ce qu’il est possible de planter. Chaque pépiniériste a sa spécialisation. Certains ne produiront que de la plante méditerranéenne là où d'autres seront spécialisés dans les arbres fruitiers ou encore les cactus. Se rapprocher de ces producteurs favorise la production locale, vous garantira des conseils pertinents et vous permettra d’avoir accès à beaucoup plus de végétaux que votre voisin. Si vous ne savez pas où aller, on peut trouver des foire botanique toute l’année où rencontrer les producteur. 
• Pensez comestible en dehors du potager. Beaucoup de plantes sont à la fois ornementales et comestibles. On pense bien sûr aux romarins ou thyms mais d'autres comme la tagète lemonii, les passiflores ou l’étonnant Paederia lanuginosa le sont tout autant. 
• Ponctuez votre jardin avec des annuelles à fleurs qui se ressèment spontanément. Un bon moyen d’avoir un rendu “naturel” au jardin est de semer des plantes annuelles se récemment spontanément. Cela ajoutera de la surprise dans votre jardin en découvrant à chaque saison des plantes sortir entre les plus gros massifs. 
• Pensez naturel, cassez les volumes trop linéaires. En observant les paysages naturels, vous aurez vu que la nature n’aime pas les choses trop droites et répétitives. Amusez-vous avec les volumes généraux du jardin afin de retrouver une impression de sauvage dans votre jardin. Le rendu n’en sera que plus riche. 
• Pariez sur le futur et choisissez des plantes jeunes et petites. Il est beaucoup plus facile de faire prendre un jeune plant que des sujets âgés de plusieurs années. Préférez donc des plantes en pot de 1L ou 2L. EN quelques mois seulement un rendu “fini” se fera sentir. De plus, chaque plantes vous coûtera bien moins cher et vous pourrez donc en choisir plus pour un même budget.
• Réalisez un plan de plantation. La dernière étape avant la plantation. Posez vos idées sur papier. Pas besoin d’être un grand dessinateur, une vue de haut et des cercles colorés vous suffiront à vous rendre compte de l’ensemble, des couleurs de fleurs et feuillages. Cette étape vous permettra aussi de réajuster un trop plein de plantes ici ou manque par là. 

 

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6. Le cas de l’arrosage : anticiper pour économiser 

 

Ce n’est un secret pour personne. Les considérations écologiques sont de plus en plus difficiles à ignorer et le jardin et l’arrosage n'échappent pas à la règle. Afin d’économiser du temps et une quantité d’eau considérable, je ne peux que vous conseiller de choisir des végétaux résilients face à vos conditions climatiques. Il ne viendrait à personne d’arroser un chêne en Bretagne, la plante se suffisant aux pluies de la région. Ainsi, si vous choisissez des plantes issues du même climat que celui de votre jardin, vous pouvez espérer ne plus arroser du tout votre jardin au bout d’un certain temps. C’est ce qu’on appelle un jardin sec.

Ceci étant, même en plantant une espèce du même climat et clémente vis à vis de l’eau, il vous faudra arroser plus ou moins régulièrement les 12er mois. En effet, votre plante n’aura à la plantation qu’un tout petit système racinaire. Il faudra donc au début l’aider afin qu’elle s’enracine au mieux et puisse, in fine, aller chercher ses besoins en eau toute seule. 

Mon conseil serait donc d’installer à la plantation un système d’arrosage automatique afin de ne pas avoir d'oubli d’arrosage les 1er mois. Peux onéreux et facile à mettre en place. Vous gagnerez aussi en eau en dirigeant l’eau à des endroits spécifiques. Vous pourrez ensuite décider de l’éteindre pendant de longue période et ne le rallumer que si le besoin s’en fait sentir. 

 

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7. Alternatives au gazon : vers un jardin facile et durable 

 

Toujours dans un souci d'acclimatation et d'économie d’eau, je me dois de vous parler du gazon. Largement répandu dans nos jardins français, il n’est pourtant pas adapté à toutes nos régions. En effet les différentes espèces cultivées pour le gazon sont originaires des contrées de l’hémisphère nord aux sol frais et riches. Le climat chaud et sec méditerranéen remontant en France, les espèces de gazon sont donc de moins en moins adaptées à nos jardins. 

Il y a ce qu’on appelle couramment des alternatives au gazon. Des espèces de plantes beaucoup moins demandeuses en eau et pouvant pousser en autonomie, sans arrosage dans votre jardin. Ces couvre-sols vivaces se distinguent des couvre-sols classiques par leur résistance au piétinement, à la sécheresse ou leur capacité à s’étendre spontanément.

En espèces, vous pouvez vous tourner vers le zoysia tenuifolia, le Thymus hirsutus, la nodiflora var. canescens ou encore Frankenia laevis

 

8. Conclusion : Patience et passion, les maîtres-mots du jardinage

 

La conception de votre jardin est une aventure en constante évolution. Un jardin ne se termine jamais : il grandit, évolue et se transforme. Prenez le temps de l’observer, de le modifier et de l’adapter. Gardez en tête qu’un jardin est quelque chose qui se travaille tout au long de sa vie et il serait vain de chercher à avoir un rendu définitif tout de suite. 

Comme pour toutes les bonnes choses, la patience et l’humilité restent des ingrédients majeurs dans la réalisation de votre projet.